19 novembre 2017
Faire de la politique autrement. Le budget participatif.
« C'est un processus au cours duquel les habitants d'une ville vont décider d'une partie ou de l'ensemble des ressources publiques », explique Yves Cabannes, ancien coordinateur du Programme de gestion urbaine des Nations unies. « Ils vont prioriser des actions qui seront ensuite exécutées par les pouvoirs publics. »
"Le budget participatif est un processus de démocratie directe, volontaire et universel, au cours duquel la population peut discuter et décider du budget et des politiques publiques. Le citoyen ne limite pas sa participation au vote, mais va plus loin…" (Uribatam de Souza). Au-delà de cette définition quelque peu instrumentale, les budgets participatifs sont orientés par quatre principes de base : réorienter les ressources publiques en direction des plus pauvres; créer de nouvelles relations entre municipalités et citoyens, c'est-à-dire une autre manière de gouverner; reconstruire le lien social et l'intérêt général; inventer une nouvelle culture démocratique et mobiliser le sens de la citoyenneté. Un vaste programme de gouvernance réinventée... Le budget participatif permet une cogestion entre l'exécutif municipal et la pyramide participative constituée de tous les acteurs sociaux. Le pouvoir municipal lance une nouvelle manière de gouverner en privilégiant la participation populaire et l'engagement civique. La société civile peut y jouer le rôle de contrepouvoir. Ainsi la communication intensifiée entre élus, fonctionnaires et citoyens avec une gestion plus transparente crée les conditions d'une modification en profondeur du système politique municipal. C'est un signal encourageant pour nos démocraties occidentales qui cantonnent souvent le rôle des citoyens au vote électoral. » (Journal Le Monde.)
Porto Alegre, capitale de Rio Grande do Sul, Etat situé au sud du Brésil, est la « créatrice » du budget participatif. Elle compte 1 420 000 habitants. Porto Alegre est une ville très occidentalisée, située dans une région économiquement riche du Brésil. A la fin des années 1980, le PT (Parti des Travailleurs, le Parti de Lula, élu président du Brésil en 2002) promet, lors d’une campagne électorale municipale, d’associer les habitants aux choix qui conditionnent l’avenir de la ville. En 1988, l’élection d’un maire et d’un maire-adjoint d’une coalition du PT permet la naissance du budget participatif (en brésilien orçamento participativo). Une première expérience est lancée en 1989, avec un succès limité. Il faudra attendre l’organisation du premier Forum démocratique qui rassemble l’ensemble des acteurs sociaux, politiques, syndicaux, culturels et religieux, en 2001, pour déterminer le découpage de la ville en seize « secteurs » et pour élaborer les premières règles de fonctionnement du budget participatif. Les secteurs sont des zones géographiques qui couvrent l’ensemble de la ville de Porto Alegre et qui sont les échelles de territoire où sont organisées les assemblées plénières auxquelles participe tout citoyen intéressé. Plusieurs sites Internet développent l’expérience : ses méthodes, ses acquis, ses difficultés...
www. Igapura.org/porto_alegre. htm
www. portoalegre.rs.gov.br
www.lesbudgetsparticipatifs.fr
La situation du budget participatif, aujourd’hui, à Porto Alegre, est soumise à l’incertitude exprimée par Simon Langelier de l’université du Québec à Montréal : constaterons-nous la poursuite de la révolution sociale et démocratique ou son enlisement ?
Yves Cabannes considère le budget participatif comme « un cycle à deux étapes ». « Lors de la première étape qui dure en général sept à huit mois, les citoyens émettent des propositions de projets sur des quartiers, des thèmes. Ensuite les pouvoirs publics évaluent le coût des desseins citoyens, desseins qui sont ensuite votés par le conseil municipal. » La seconde étape consiste au suivi de la gestion de l'enveloppe jusqu'à la mise en place du projet. Les plateformes de participation digitales apportent des solutions techniques.
Parmi les villes pratiquant le budget participatif, l’association Resolis cite Chengdu, « ville des hibiscus » et capitale de la province de Sichuan, dans le centre de la Chine. La municipalité attribue un montant par an à chaque village de la province, en fonction de sa taille et de ses besoins. Six millions de citoyens ont pris part aux décisions locales depuis 2009, d'après Resolis. « La participation directe permet (...) d'améliorer les services publics ruraux et de combler le fossé entre les villes et les campagnes. » Le montant du budget participatif en 2014 fut de 270 millions d’euros. (Yves Cabannes.)
La France compte aujourd’hui 47 budgets participatifs, dans des villes aux tailles diverses : Tilloy-lès- Mofflaines (62) a 1450 habitants, Paris en a 2,2 millions. La part des exécutifs classés à gauche recule puisque des centristes, à Montrouge et à Mulhouse par exemple, des sans étiquette et quelques LR ont engagé, eux aussi, cette réforme démocratique. Aucun de ces budgets participatifs ne porte l’ambition de réorienter les ressources publiques vers les plus démunis ou les quartiers défavorisés : Anne Hidalgo, à Paris, fait exception cependant, avec 30 millions d’euros destinés aux quartiers populaires.
Cette année, 168 000 parisiens ont voté pour 196 projets. La propreté et la végétalisation ont remporté le plus de voix. 9 projets sont lauréats du « tout Paris », dont des équipements pour les migrants et les sans-abris pour 5 millions d’euros. 187 projets concernent les 20 arrondissements. www.paris.fr/resultatsbudgetparticipatif
Image : jpeg.evolem-citoyen.com
http://www.notreputeaux.com
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21 avril 2010
Cité de la Réussite : liberté et responsabilité des décisions

La « Cité de la Réussite » est un forum annuel de débats culturels, économiques, scientifiques et politiques. Le thème choisi cette année était : tout réinventer.
L'atelier « L'école 2.0 : comment apprendre et enseigner à l'ère numérique ? » avait pour intervenants : Ferran Ferrer, universitaire et chercheur espagnol, Jean-Michel Fourgous, député UMP, maire d'Elancourt et Roland Genet, proviseur d'un lycée public numérique.
Jean-Michel Fourgous a remis au Ministre de l'Education Nationale un rapport (un rapport de plus !) d'équipements, de formations et de méthodes pour introduire et développer les nouvelles technologies d'information et de communication (TIC) dans les écoles élémentaires, en particulier. Quelques pistes de ce rapport sont accessibles sur le site : www.jmfourgous.com
Les auditeurs semblaient convaincus de cette impérative modernisation mais leurs demandes, faites dans leurs écoles, rencontraient l'obstacle du manque d'argent...
Jean-Michel Fourgous, interrogé sur l'atypie que représentait une ville des Hauts- de- Seine, riche de placements et solde de trésorerie de 178 millions d'euros fin 2009, avec une parcimonie et un retard surprenants quant aux équipements en TIC des écoles, s'est montré légèrement perplexe. Il a rappelé que les décideurs, sans « culture numérique » résistaient davantage aux évidences, mais que la pression croissante des usagers accélérait peu à peu la nécessaire adaptation de l'école. Et puis, un Maire est libre de sa gestion, a-t-il conclu.
Pas exactement : un Maire est libre d'une gestion responsable. (L'universitaire espagnol insiste bien, dans ses expériences, sur la responsabilité).
La France et l'Europe n'éviteront le déclin que si leur projet collectif porte sur la Connaissance, le Savoir, la Recherche. L'école ne peut donc rester immobile, avec des pratiques dépassées.
Prioritairement, chaque élève doit posséder son ordinateur personnel à l'école. Il s'agit d'un usage régulier de ce nouveau « cahier- crayon », non réservé au seul cours d'informatique. (Dans cette période de chômage aggravé, les emplois encore disponibles requièrent des compétences en informatique).
Le proviseur du lycée reprit le thème de la liberté pédagogique, celle des professeurs, pour justifier l'absence d'utilisation des TIC pendant les cours de Français.
Or, tous les professeurs, comme les maires, sont responsables du futur de leurs élèves. Ils ont l'obligation de se former en permanence pour ne pas dispenser un enseignement anachronique. L'ordinateur n'est qu'un outil, qui change la relation, mais enrichit encore le rôle du professeur : il n'est plus temps d'avoir peur.
La majorité des enseignants, motivée, souhaite un plus grand engagement de la hiérarchie de l'Education Nationale et des Collectivités territoriales..
L'ordinateur scolaire individuel dépasse son usage : il symbolise le droit des élèves à une formation adaptée au 21ème siècle, face aux seules libertés, discutables, de certains adultes auxquels ils sont confiés.
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23 février 2009
Comparaison de journaux de ville : Puteaux toujours en pôle position

- 1: « Puteaux Infos » journal de la ville de Puteaux- (42 000 habitants.)
- 2 : « Kiosque » ville de Grasse - (49 000 hab)
- 3 : Journal de la ville d’Angoulême- (41 000 hab)
- 4 : « Compiègne, notre ville »- (42 300 hab)
- 5 : « Le Griffon » Saint-Brieuc- (47 000 hab)
- 6 : « Valenciennes Infos »-(43 000 hab)
- 7 : « Le 11ème (arrondissement de Paris) en mouvement »- (150 000 hab)
- 8 : « A Paris ». - (2 153 600 hab)
Les 6 premières villes ont des populations comparables. Elles ont été choisies au hasard.
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10 février 2009
Puteaux défie la vidéosurveillance

Le cas de Paris
Le Conseil de Paris du 20 octobre 2008 a débattu du plan « 1.000 caméras pour Paris » présenté par le Préfet de police Michel Gaudin à la demande de la Ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie.
Ce plan prévoit de porter le chiffre de 330 caméras actuelles sur la voie publique à plus de 1.200 à la fin de l'année 2009. Ce dispositif est complété par les 9.500 caméras mises en place dans les transports urbains de la RATP et de la SNCF.
La gestion du nouveau parc est assurée au moyen d'un partenariat public-privé. La ville de Paris finance les travaux de câblage et de voirie et l'Etat verse un loyer aux sociétés chargées de fournir et d'entretenir le réseau et les matériels.
La police seule utilise les matériels et peut exploiter les images filmées.
Le coût de ce nouvel ensemble est fixé à 44 millions d'euros. Les loyers annuels versés aux prestataires par l'Etat sont de l'ordre de 6 millions d'euros.
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